Californie du Sud - Juin

La faune sur le PCT (Californie du sud)

À part le hiker puant tatoué et l’autochtone à nuque longue, on peut voir beaucoup de vie dans le désert californien.

Les lézards et insectes sont les plus nombreux et les plus inoffensifs. Ce qui est bien avec les photos, c’est qu’on voit tous les détails, et qui n’y a pas d’échelle. Même si certains atteignent une vingtaine de centimètres de long voire plus, la majorité en font une grosse dizaine. Ils sont tous assez fascinants quand ils sont observés de près, surtout les lézards à cornes, les Phrynosoma platyrhinos. Ces petits sauriens qui comptent sur leur armure hérissée de pics n’ont pas évolué depuis des milliers d’années.

lézard à cornes, Phrynosoma platyrhinos

Dans la famille des reptiles, il y a aussi le sympathique rattle snake, le serpent à sonnette, ou crotale.

Le venin de cette vipère est considéré comme l’un des plus puissants au monde. J’ai pu en croiser deux, dont un de très près, puisque je l’ai enjambé. En fait, je ne l’ai vu qu’au dernier moment, quand j’étais au dessus de lui. Il était tranquillement affalé en travers du chemin. Il était d’autant plus invisible qu’il était immobile, à l’ombre d’un arbre, après un long passage ensoleillé. Il ne m’a même pas « sonné », ni bougé. Quand je l’ai évité au dernier moment en allongeant ma foulée, j’ai cru qu’il était mort. En me retournant, j’ai vu sa petite langue noire scanner les molécules odorantes des alentours. Il a commencé à bouger, et est parti tranquillement dans les herbes sèches. Je ne sais pas ce qu’il se serait passé si j’avais marché dessus, et ne préfère pas le savoir. Une morsure de ces crotales du Mojave peut être fatale, et doit être idéalement traitée par injection d’antivenin dans les 2h, maximum une demi journée. Compliqué sur le PCT ou les pistes sont rares, et les moyens d’alerter les secours très limités. D’autant plus que quand on est mordu, il faut s’allonger et ne plus bouger, pour ne pas accélérer le rythme cardiaque et répandre le venin dans tout le corps, par le sang. A ce moment, je me félicite d’avoir ma balise GPS que je peux activer en cas de détresse, même si ce n’est pas une assurance à 100%.

Beaucoup de ces vipères lézardent sur le chemin. Il faut ouvrir l’oeil.

Le deuxième était en mouvement, donc plus visible, et beaucoup plus gros. Comme les lézards, leur camouflage est très adapté au terrain, malgré leur motifs contrasté noir et blanc, comme on peut le voir (ou pas) sur les photos, une fois dans l’herbe ou des ombres de branchages. Et les rayures blanc et noir dans la nature, sauf exception, c’est comme un supporter de foot anglais bourré dans un pub : ils se fondent dans la masse, mais il faut passer son chemin.

merveilles de camouflage
Ou est Charlie ?

L’information circule quand on fait le PCT, il y a des serpents dangereux qui traînent, et scanner le chemin en permanence est fatiguant mais obligatoire. Non seulement pour les serpents, mais aussi pour les entorses. Cela devient assez vite un réflexe automatique, qui demande de ne pas trop se relâcher. Il est conseillé, si l’on écoute de la musique, de ne mettre qu’un seul écouteur, pour entendre l’éventuelle sonnette : le serpent avertit le passant en agitant les « grelots » au bout se sa queue. Ces stigmates de mues qui s’entrechoquent. Bref, Si on veut lever la tête et regarder le paysage, on s’arrête. Et heureusement, les accidents restent rares. Néanmoins, il y a cette année un marcheur dont le nom de trail est « drybite » (morsure sèche). Il a eu de la chance, il s’est fait mordre mais a fait un écart réflexe avec sa jambe à ce moment précis : il ne s’en est sorti qu’avec une petite plaie et le serpent n’a pas eu le temps d’injecter son venin surpuissant.

À part un petit scorpion pas bien méchant, croisé de nuit vers Hikertown, j’en reste là pour les rencontres hasardeuses, et cela me va bien. Les nombreux écureuils, marmottes, lièvres, gerboises et autres rongeurs nocturnes de sac à bouffe étaient trop rapides ou trop éloignées pour être capturées par mon petit compact numérique.

2 commentaires

  • Maud

    On attend le selfie avec l’ours ! Attention au hérisson, Emilie ne te le pardonnerait pas. Merci les photos, et surtout les commentaires qui donnent une autre vision et ajoute de l’exotisme 😉 Hâte de suivre les prochaines étapes.

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