Fire & ice
Les flammes pour l’énergie, la glace pour la réalité du terrain.
La guêtre est l’un des accessoires fétiches du marcheur sur le PCT.
Légère et flexible, elle permet avant tout d’éviter aux poussières, débris et cailloux de pénétrer dans les chaussures. Elles limitent ainsi les risques d’ampoules.
Plus elle est de mauvais goût, voyante et de couleurs bizarres, mieux c’est. Elle est un peu un hommage au mouvement hippie des années 60 et 70 en Californie. La marque de référence est « dirty girls gaiters », et propose des graphismes vraiment … américains, c’est à dire outranciers. Pleine de fraîcheur, cette marque ne se prend pas au sérieux, se permet tous les excès, à l’image de beaucoup de californiens, sur leurs voitures ou panneaux par exemple. Le nom « dirty girls » (filles sales, littéralement) est bien sûr à double sens. Comprenne qui pourra.
La guêtre est un petit accessoire pratique, mais optionnel. Elle symbolise un état d’esprit qui résume bien le marcheur sur le PCT : la fonction (éviter les ampoules), la simplicité (légèreté), et la décontraction (graphismes).
Le challenge du PCT est conséquent, et sur une telle distance, il faut marcher relaxé et ne pas se prendre trop au sérieux. Certains accessoires de confort ou de look y participent parfois autant que des équipements purement fonctionnels. Le PCTer est ainsi prêt à sacrifier son image au profit de l’efficacité. Tant qu’à se mettre en marge de la société, à lui tourner le dos, se prêter aux moqueries, autant y aller à fond et s’amuser.
Sur le chemin et en ville, le marcheur du PCT se distingue ainsi du randonneur classique par plusieurs traits significatifs :
– il sent mauvais
– il est sale
– il a des trous dans les vêtements
– il a des vêtements farfelus
En ce qui me concerne, j’ai cédé à cette mode en optant pour un modèle à flammes tout en subtilité, s’associant à merveille à ma paire de trail runners.
Après tout, on a la tête dans ses pieds toute la journée, alors autant y mettre un peu de fun et de contraste avec la piste.
J’en ai eu des noires, puis des bleues psychédéliques, et maintenant des flammes. L’aboutissement d’un parcours créatif extrêmement abouti.
Cela me rappelle aussi que toute cette expérience de PCT a une bonne part d’absurdité, et qu’il faut l’apprécier sans trop calculer. Prendre ce qui vient, s’adapter à son environnement, rester décontracté, vivre le moment, la Californie, retrouver une âme d’enfant. Rien de tout ça n’est très grave, ni important. La vie est un jeu. Profitons-en.
Je n’irais pas jusqu’à dire que ce modèle éloigne les serpents et les ours, mais je me plais à le croire.