PCT,  préparation

Journée type

6h. Réveil naturel avec les premiers rayons du soleil, ou le bruit des oiseaux, ou le bruit de mes voisins de camp, s’il y en a. Ma tente n’est pas opaque, elle laisse légèrement passer la lumière. Je ne programme jamais de réveil. Si je suis fatigué, je dors plus.

Les 6 à 8 litres d’eau quotidiens de la veille on fait leur chemin, et m’incitent à aller voir au buisson d’à coté si j’y suis. Je plie mon sac de couchage mon tapis de sol, ma tente, m’habille, fais mon sac. Je descends le sac à nourriture, pendu à l’arbre à proximité.

6h30. Je prends mon petit déjeuner, fais chauffer de l’eau pour le café. Tortilla/nutella, et un sachet de vitamines effervescent pour compenser le manque de vitamines, et sels minéraux. Je vérifie la carte prends de l’eau selon mon besoin, que je filtre. 1l pour 8 km en moyenne. Cela double par forte chaleur ou montée raide.

7h00. Prêt à partir, j’attaque les premiers pas doucement, le temps de me chauffer. En général en silence, puis j’aime me passer un peu de musique.

9h. je profite souvent ce moment particulier, la fatigue absente, les premiers rayons du soleil qui réchauffent la terre et la nature qui se révèle, prend des contrastes.

10h. Première vraie pause, avec le prétexte du réassort en eau. Une barre céréale ou chocolat si j’ai faim, ou si ça monte.

12h30. Déjeuner, en général près d’un point d’eau. Normalement, j’ai fait déjà environ 20km à cette heure. 25km les grosses journées. Pour gagner en temps et efficacité, je déjeune toujours froid. Je l’accompagne d’un café, si le timing le permet. Jamais de sieste, je n’y arrive pas.

Baignade éventuelle. Surtout, je nettoie mes chaussettes en laine, et mes pieds. La paire mouillée sèchera sur mon sac toute l’après midi. C’est ma première prévention anti-ampoules, la seule et la plus importante. Mes chaussettes en laine mérinos, de la marque du Vermont « Darn Tough », fonctionnent à merveille : ultra-résistantes, anti-frottements, anti-bactériennes. Mais il faut les aider un peu. Les chaussures de trail running ont la qualité de laisser respirer les pieds, mais le défaut de laisser passer la poussière. Au bout d’une journée, elle s’accumule, et le risque d’ampoules apparait, car la crasse recouvre la laine. En tenant cette discipline, je n’aurais jamais d’ampoules au pieds sur plus de 4000 km. Je n’utiliserais que quatre paires de ces chaussettes magiques sur l’intégralité du trail. Cerise sur le gâteau, Darn Tough pratique la garantie illimitée : une fois usées, ils remplacent gratuitement les chaussettes. De nombreux magasins font l’échange gratuitement avec des chaussettes neuves.

De temps en temps, j’écris un peu. C’est en fait le meilleur moment pour écrire, on est plus alerte que le soir. Mais si j’écris, j’y passe des heures et je fous mon planning en l’air.

13h30. Retour sur le chemin. Pauses toutes les 2 à 3h.

18h30. Je commence à rechercher le campement idéal.

19h30. Je choisis un campement. J’ai parcouru entre 40 et 50 km si tout c’est bien passé. Plus tôt que cela, c’est frustrant, on a l’impression de perdre sa journée, quand on en voit d’autres continuer. En plus, je ne suis pas vraiment lève tôt, et je compense donc en marchant plus tard. Les emplacements de bivouac sont souvent indiqués sur la carte, avec des commentaires associés. Si l’emplacement n’est pas bon, j’ai un peu de marge pour en chercher un autre.

Je n’aime pas arriver de nuit au bivouac, car je ne maîtrise pas certains paramètres qui font que la nuit sera bonne :

  • terrain horizontal, sans bosses, sans débris, sans cuvette en cas de pluie.
  • grand : j’ai une tente 2 places,
  • sol meuble : ma tente n’est pas auto portante, c’est à dire que je dois planter les piquets solidement pour qu’elle tienne debout, contrairement aux tentes à arceaux.
  • pas trop près de l’eau (pour la condensation et les règles des parcs nationaux), ni du chemin.
  • éloigné de potentiels voisins bruyants.
  • dégagé de la végétation (moustiques, vue, déchirures à la tente)
  • présence d’arbres adéquats pour pendre le sac à nourriture.
  • protégée du vent
  • ni trop loin ni trop près du chemin.
  • non exposé aux orages (crêtes), s’il y a un risque.

Je me change s’il fait froid ou s’il y a des moustiques, monte la tente, prépare la corde pour le sac à nourriture. S’il y a de l’eau à proximité, bain de jambes dans l’eau froide pour mieux récupérer, toilette sommaire, lessive, stretching, pommade anti fatigue.

20h00. dîner et vaisselle, brossage de dents.

20h30. Gonflage du matelas, sortie du sac de couchage, charge du portable, rédaction du blog, chargement des photos de la carte à l’iPhone, retouches. Change en vêtements de nuit. Réparations diverses. Soins éventuels. Lecture. Repérage rapide de la journée du lendemain : kilométrage, dénivelé, points d’eau principalement.

21h30. Game over.

PS: C’est une vie presque aussi réglée que celle d’Ed, dit l’épicier, préparant ses concours aux écoles de commerce à l’abbaye de Randol, et révisant l’histoire du négoce de la barrette du moyen âge à nos jours.

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